Quand Nicolas Sarkozy fait dans le social

Angela Merkel
... Droits, devoirs et flatteries démagogiques...

David Pujadas a reçu hier le Président de la République "désormais candidat".

Mise en bouche. 

A savoir si les attaques rĂ©ciproques entre lui-mĂŞme et François Hollande sont "ce que les Français attendent"… Il rĂ©pond "Je ne sais pas de quoi vous parlez […] Si on veut pas ĂŞtre critiquĂ©, il faut pas ĂŞtre candidat".
Ça commence bien. Je peux me lâcher alors ?
David Pujadas lui rappelle qu’il a dĂ©clarĂ© que François Hollande "mentait matin et soir". Et bien oui, il persiste et signe expliquant que quand un candidat change d’avis matin, midi et soir, alors oui il ment. Serait-ce de lui-mĂŞme dont il parle?
Ceci dit, il reconnaît que la critique fait partie du jeu et que quand on est Président de la République il faut accepter les critiques. OK.
  • Donc les hashtags #SarkoCaSuffit, #Sarkorendum, #Sarkocensure sur Twitter doivent rester libres non?
  • Alors pourquoi y a-t-il eu depuis une dizaine de jours une dĂ©ferlante de fermeture de comptes ?
  • N’est-ce pas lĂ  contradictoire Monsieur Sarkozy ?
  • Ne devriez-vous pas intervenir auprès de Twitter pour laisser la critique en libertĂ© ?

Je ne reviendrai pas ici sur le bourrage de crâne auquel il se livre sur ses propositions de rĂ©fĂ©rendums, d’obligation de formation pour les chĂ´meurs dans l’impasse… Car il en a remis encore une couche hier soir.
 
David Pujadas lui rappelle Ă  juste titre qu’en 2007, il dĂ©clarait Ă  l’Express "Croyez-vous que si je suis Ă©lu, je vais aussitĂ´t dire aux Français "excusez-moi, j’ai besoin de vous demander votre avis sur un autre sujet" ? A-t-il changĂ© d’avis ?
Nicolas Sarkozy lui rĂ©pond qu’Ă  2 reprises il a eu recours au rĂ©fĂ©rendum : pour la collectivitĂ© unique en Martinique et en Guyane. Certes mais ce ne sont pas des rĂ©fĂ©rendums nationaux lui rĂ©torque David Pujadas.

Leçon de dĂ©magogie n° 1 :
"Vous pensez qu’ils sont moins français que les autres?"

Il prĂ©cise alors qu’en 2007, il faisait rĂ©fĂ©rence aux situations de blocage. Donc s’il n’a pas proposĂ© de rĂ©fĂ©rendum "national" en 5 ans, c’est qu’il n’y a pas eu de blocage.

Aucun blocage pendant 5 ans : pas de grève dans les universitĂ©s, dans les Ă©coles, dans les transports, pas de manifestations contre la rĂ©forme des retraites : rien, le nĂ©ant, le calme plat, une vraie mer d’huile la France de Nicolas Sarkozy.

Ceci dit c'est logique, ne dĂ©clarait-il pas en 2009 : "DĂ©sormais, quand il y a une grève en France, personne ne s’en aperçoit". Ah bah on comprend mieux alors.
NĂ©anmoins, il revendique le droit de "changer d’avis parce que la vie Ă©volue" et "que ce n’est pas un drame de changer d’avis"… Donc si on suit sa logique, Nicolas Sarkozy serait un menteur alors ? Mais non... Car il n'y a que les cons qui ne changent pas d'avis.

Leçon de dĂ©magogie n° 2 : 
"Vous pensez que les Français ne sont pas assez intelligents pour donner leur opinion sur la formation des chĂ´meurs, sur notre système d’indemnisation du chĂ´mage ou sur la politique d’immigration qu’ils souhaitent voir ?"
 
Nouveau laïus sur les "crises sans précédent" : matraquage. Je ne reviendrai pas là-dessus non plus.

La revalorisation du travail ? 
"La TVA anti-dĂ©localisations"… Blablabla on connaĂ®t la chanson.
"RĂ©former complètement la prime pour l’emploi"… Ah ça c’est nouveau. Ă€ l’origine, la prime pour l’emploi a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e pour permettre Ă  un chĂ´meur qui retrouvait un emploi de ne pas perdre la totalitĂ© de ces indemnisations "pour que reprendre un emploi soit toujours plus payant entre guillemets que d’ĂŞtre dans l’assistanat"… 

Bon et bien cette fois-ci on en est sĂ»r au cas oĂą on aurait eu des doutes : chĂ´mage = assistanat. 
 
Et puis j’aime bien cette expression : "plus payant entre guillemets", ou comment il reconnaĂ®t implicitement que certains jobs paient au lance-pierre et ne permettent pas Ă  celles et ceux qui l’exercent de "joindre les deux bouts"…
Bon ensuite, il se livre Ă  un gros calcul pour expliquer que :
"Cette prime ne marche pas. Elle consiste Ă  distribuer environ 450 € par an Ă  6 millions de Français qui ont repris un emploi et elle est touchĂ©e une fois par an avec un an de distance. Je propose de la rĂ©former complètement et d’ajouter autre chose. Je propose que les 7 millions de salariĂ©s français, les sept millions qui sont entre 1 et 1,2 SMIC, c'est-Ă -dire qui gagnent entre 1200, 1400, 1500 €, on supprime des charges qui sont aujourd’hui sur leurs salaires, pour augmenter le salaire net en redĂ©ployant la PPE et en faisant en sorte que la fiscalitĂ© aujourd’hui payĂ©e sur les dividendes soit payĂ©e au mĂŞme prix que la fiscalitĂ© sur le travail. Ca nous permettrait d’allĂ©ger pour 7 millions de personnes 4 milliards d’euros de charges. Ce qui permettrait d’augmenter le salaire d’un peu moins de 1000 € par an sur la feuille de paie".

Si ce calcul vous laisse perplexe(s), c'est normal. Les 3/4 d'entre eux sont faux... Mais bon, tout le monde peut se tromper hein ?

Mais ça c’est gĂ©nial quand mĂŞme ! On redistribue la PPE Ă  celles et ceux qui gagnent peu…
  • Quelle nouveautĂ©...
  • Sauf que c’est dĂ©jĂ  le cas...
  • Nombre de Français-es la touchent juste parce qu’ils-elles sont payĂ©-e-s au lance-pierre...
  • Pas parce qu’ils viennent de retrouver un job après une pĂ©riode de chĂ´mage...
Enfin il ajoute que tout ceci Ă©viterait Ă  des milliers de Français de se demander pourquoi "nous qui travaillons dur – j’parle des p’tits salaires – il nous arrive de rencontrer des gens qui n’travaillent pas et qui au fond ont des revenus supĂ©rieurs aux nĂ´tres"… 

Stigmatisation quand tu nous tiens…

Pour résumer :
"On prendra les 2 milliards ½ que coĂ»te la PPE, on y rajoute 1 milliard ½ de prĂ©lèvements sur les revenus financiers pour les mettre au niveau du revenu du travail […] pour que le travail soit davantage rĂ©munĂ©rĂ© que l’assistanat, pour que tout le monde soit encouragĂ© Ă  reprendre Ă  travail".
 
Bon ben d’ici Ă  ce que les chĂ´meurs soient tous logĂ©s Ă  la mĂŞme enseigne avec une Indemnisation Minimum Forfaitaire, il n'y a pas des kilomètres… Je propose donc Ă  Nicolas Sarkozy la mise en place d’une IMF.

Une autre question très importante aux yeux de Nicolas Sarkozy : le RSA.
"Le RSA a rempli parfaitement son travail comme lutte contre l’extrĂŞme pauvretĂ©"… Je serais curieuse de savoir quelle dĂ©finition il donne Ă  "l’extrĂŞme pauvretĂ©"… 

En mĂŞme temps, il n’a pas tort. Celles et ceux qui sont au RSA ne sont plus extrĂŞmement pauvres, ils sont juste pauvres, tout court. C’est un vrai progrès.

"En France, l’État et la SĂ©curitĂ© Sociale ne vous laissent pas tomber"… Allez dire ça Ă  celles et ceux qui sont "en fin de droit", qui devraient porter des lunettes mais qui ne peuvent pas parce que la SĂ©cu ne rembourse que 3,98 € sur une paire Ă  250 €, qui aimerait bien toucher les APL mais qui n’y ont pas droit parce que pour en bĂ©nĂ©ficier, il faut ĂŞtre Ă  la fois
  • pupille de la nation, 
  • invalide, 
  • au RSA, 
  • avec un-e conjoint-e au chĂ´mage.
Mais il reconnaĂ®t que le RSA n’est pas suffisant pour "rĂ©insĂ©rer les gens dans le marchĂ© du travail". Il propose donc "qu’on gĂ©nĂ©ralise l’expĂ©rimentation que nous avons faite. Quelqu’un qui est au RSA, qui n’a pas d’emploi et qui n’est pas en formation" – autrement un assistĂ© qui cumule les tares sociales – "devra faire 7 heures de travail d’intĂ©rĂŞt gĂ©nĂ©ral par semaine rĂ©munĂ©rĂ© au niveau du SMIC […] C’est la logique des droits et des devoirs"…

Le travail d'intérêt général... Tout un programme.

Cette expression mĂŞme de "travail d’intĂ©rĂŞt gĂ©nĂ©ral" est une aberration. Plus culpabilisante, ce n’est juste pas possible. Pour mĂ©moire, le TIG est avant tout:
Bref : une punition pour tous-tes celles et ceux qui touchent le RSA.
"Pour ta peine, tu vas aller :
  • ramasser les papiers,
  • nettoyer le parc,
  • effacer les graffitis sur les murs du gymnase,
  • et curer les WC de l’Ă©cole".
Bilan des courses :
Au bout d’un an, si celui qui est au RSA, cherche un emploi, a fait une formation et a fait ses heures de travail d’intĂ©rĂŞt gĂ©nĂ©ral "si ya pas d’problème, et bien il continuera Ă  avoir le RSA".
 
Super ! Tranquille !
Mais je ne comprends pas, il disait encore la semaine dernière que celui qui aurait fait une formation aurait un job… Ah ben non… Finalement non. Quand tu es au RSA, tu y restes… Tant de contradictions, c’est pas possible…
Mais il paraĂ®t que dans 4 dĂ©partements, cette expĂ©rimentation est un succès… Alors… Si ça marche, pourquoi revenir dessus ?
 
Leçon de dĂ©magogie n° 3 : 
"les Français sont généreux et les Français sont solidaires".

Mais il y a de l’injustice. Une double injustice mĂŞme :
"Ya l’injustice devant les hauts salaires […] et puis il y a l’injustice de celui qui a 1200, 1300, 1400, 1500 €, sur qui on prĂ©lève des charges, qui est tout Ă  fait d’accord pour jouer le jeu de la solidaritĂ© mais qui demande que ceux qui sont dans la situation d’ĂŞtre aidĂ©s par la collectivitĂ© nationale aient – en Ă©change de droits que personne ne leur conteste – des devoirs".
"En Ă©change de droits que personne ne leur conteste"… Je suis très sceptique lĂ … Il crie partout Ă  qui veut l’entendre que "ceux qui sont dans la situation d’ĂŞtre aidĂ©s" sont des assistĂ©s… C’est quand mĂŞme mal engagĂ© pour que les gens aient envie de les aider non ?
 
Sur les hauts salaires… Est-ce qu’il faut les encadrer ?
"Oui"
Mais ça ne concerne pas la majoritĂ© des chefs d’entreprise qui sont des gens "raisonnables".
Ça c’est assez intĂ©ressant… J’aimerais connaĂ®tre la dĂ©finition de "raisonnable" selon Nicolas Sarkozy…
Car quand on sait que :
  • 53 % des Français-es gagnent moins de 1700 € nets par mois
  • 94 % gagnent moins de 4 000 € nets par mois
  • Et que seulement 1% gagne plus de 10 000 € nets par mois
On est en droit de se demander, "ça veut dire quoi ‘raisonnable’ ?" Quand des chefs d’entreprises dĂ©clarent 40 000 € par mois alors qu’en bas de l’Ă©chelle, un ouvrier qui fait les 3/8 peine Ă  gagner 1800 €."
"Mais ya une infime minoritĂ© qui a beaucoup choquĂ© les Français en faisant vraiment n’importe quoi. J’ai pensĂ© Ă  un moment qu’on pouvait en appeler Ă  la responsabilitĂ©… Et ça… Il faut bien le dire : il y a des gens, on se demande Ă  quoi ils rĂ©flĂ©chissent. A quoi ils rĂ©flĂ©chissent ?"

Ah ben oui, en voilĂ  une question qu’elle est bonne. 
La tirade suivante se passe de commentaires tant elle pue la dĂ©magogie et l'enfumage puisqu’elle ne s’adresse qu’aux actionnaires des entreprises dont le chef gagne un "très haut" salaire et Ă  un seul reprĂ©sentant de l’ensemble des salariĂ©-e-s :

"Donc je vais proposer aux Français la chose suivante. DorĂ©navant les rĂ©munĂ©rations des plus hauts dirigeants devront ĂŞtre votĂ©es – non pas par le conseil d’administration oĂą en gĂ©nĂ©ral il y a beaucoup d’amis – mais par l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des actionnaires. Les rĂ©munĂ©rations des dirigeants devront ĂŞtre publiĂ©es dans les documents lĂ©gaux que doit publier l’entreprise. Et enfin, que le comitĂ© de rĂ©munĂ©ration qui fixe la rĂ©munĂ©ration des plus hauts dirigeants, il y ait systĂ©matiquement un reprĂ©sentant des salariĂ©s. Il est normal que les salariĂ©s d’une entreprise puissent donner leur opinion sur le salaire de celui qui est tout en haut et qui dirige cette entreprise. J’ajoute 2 derniers mots. Maintenant il fait interdire les retraites chapeaux. […] Il y a une partie des dirigeants qui ne veulent pas comprendre que le monde d’aujourd’hui est diffĂ©rent, qu’il y a des choses qui choquent et qu’on ne peut pas accepter […] … Et les parachutes dorĂ©s… après tout, quand on est salariĂ© d’une entreprise, on n’a pas le droit Ă  une retraite chapeau, on n’a pas le droit Ă  un parachute dorĂ©. Il faudra les interdire."
 
Quant au chĂ´mage des jeunes, une seule solution : l’apprentissage.

Allez dire ça Ă  tous-tes celles et ceux qui ont choisi la psycho, l’histoire, les lettres, l’Ă©conomie ou la biologie comme filière… Après tout ils l’ont bien cherchĂ© s’ils sont au chĂ´mage, ils n’avaient qu’Ă  choisir autre chose.

"Le travail, l’effort, le mĂ©rite, c’est la rĂ©ponse Ă  la crise".

Nicolas Sarkozy a dĂ©clarĂ© Ă  Annecy "j’ai commis des erreurs"…

Leçon de dĂ©magogie n° 4 : 
"y a-t-il une personne qui nous regarde qui puisse se dire « je n’ai pas commis d’erreur ?"

Et si c’Ă©tait Ă  refaire ?
Nicolas Sarkozy rĂ©pond NON. Il ferait les choses diffĂ©remment. 
"J'ai appris ma fonction de président. Quand on devient président, on se retrouve avec le poids de la 5e puissance du monde sur les épaules. On découvre".

Aaaah d’accord ! Donc le dernier quinquennat c’Ă©tait un entraĂ®nement en somme. Une sorte d’apprentissage du mĂ©tier de prĂ©sident. Un brouillon au prochain qu’il brigue.

Pourquoi est-ce qu’il regrette l’Ă©pisode du Fouquet’s ?

"Je… Bien sĂ»r… Si je… euh… Franchement si je… Si c’Ă©tait Ă  refaire… je n’le ref… je n’le reparti… je n’reviendrais pas dans ce … ce restaurant puisque ça Ă©tĂ© vraiment le… le feuilleton. J’aurais l’occasion d’en parler aux Français."

J’attends ça avec impatience.

Pour son mea culpa, Nicolas Sarkozy regrette que sur 3 ans de crise et 5 ans de mandat, on ne retienne que ça… Il Ă©voque ensuite plusieurs scandales de la 5e RĂ©publique telles que des visites Ă  des dictateurs.

Mais il ne dit pas s’il fait rĂ©fĂ©rence Ă  la venue de Mouammar Kadhafi en 2007 ou celle de Bachar-Al-Assad en 2010.

« Les choses sont fragiles Monsieur Pujadas »… Tu m’Ă©tonnes !
Sur le livre qu’il s’apprĂŞte Ă  publier, il rĂ©pond Ă  David Pujadas qu’il est mieux informĂ© que lui et que ce n’est pas le moment. 

Leçon de dĂ©magogie n° 5 : 
"Les Français souffrent, ya la crise et ils ont envie qu’on parle d’eux, pas de moi". 
 
Quant au livre… L’avenir nous le dira…

"Hier, j’Ă©tais dans une usine, on dĂ©jeunait Ă  la cantine de chez Alstom, qui est une entreprise que j’aime beaucoup et les personnes avec qui je dĂ©jeunais m’ont posĂ© beaucoup de questions. Sur moi et mes habitudes. Mais il faut Ă  la fois dire sa vĂ©ritĂ© et en mĂŞme temps, c’est pas l’cĹ“ur du dĂ©bat. Le cĹ“ur du dĂ©bat : c’est not’pays, c’est l’avenir des Français, c’est la rĂ©ponse aux angoisses qu’ils ont. Comment on va leur trouver un emploi. Comment on va amĂ©liorer la sĂ©curitĂ©. Comment on va rĂ©duire les dĂ©ficits de la France. C’est quand mĂŞme extraordinaire tout ça. Moi je fais campagne en vĂ©ritĂ©".
 
DĂ©magogie ultime : 
Sarkozy Ă  la cantoche avec les ouvriers qui parlent de la pluie et du beau temps. 

Il accuse ensuite "Monsieur Hollande et ses amis" de s’ĂŞtre abstenus la veille sur le vote du mĂ©canisme europĂ©en de stabilitĂ© juste parce que c’est lui, Nicolas Sarkozy, qui le propose.

Égocentrisme quand tu nous tiens...

"Quand vous pensez que c’est la fille de Jacques Delors, grand EuropĂ©en, qui est Ă  la tĂŞte du parti socialiste… Et le parti socialiste s’abstient ! […] Il faut avoir du courage ! Tout n’est pas dans l’esprit partisan ou dans la bataille politicienne".

Et bien non Monsieur Sarkozy… Permettez moi de vous le dire : sur ce coup-lĂ , vous n’avez rien compris. 

Mais ça n’engage que moi.

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