Menteur et démago, Nicolas Sarkozy, le "candidat du peuple"


Gesticulations à Lyon

Après m’être coltinée les 23 pages du programme de l’UMP, je viens de me farcir en replay les 50 minutes du discours de Nicolas Sarkozy, hier à Lyon… Ça n’a pas été de tout repos.
Non pas que le niveau soit difficile à suivre… Au contraire. 

Mais plutôt parce que Nicolas Sarkozy maîtrise parfaitement l’art de distiller ses idéaux mensongers, racistes et démagos dans un discours de campagne qui ressemblait davantage à un réquisitoire contre François Hollande qu’à une défense de son programme… 
Qu’on attend toujours soit-dit en passant.

Week-end de pénitence pour moi, pauvre gauchiste qui soutient un candidat qui "ment aux Français" (dixit Nicolas Sarkozy environ 56 fois dans son discours).

Champ lexical du mensonge : vérité, mentir, dissimuler, cacher, parler de rien, fuir, savoir…etc. 

Si on retire tous ces mots du discours de Nicolas Sarkozy, on arrive aisément à une comptine pour enfants de 6 minutes, à tout casser.

En même temps, ça n’est pas dénué d’intérêt car il commence son speech par affirmer qu’il faut tout dire aux Français et arrêter de leur mentir. Puisqu’il s’adresse au "peuple de France", je me sens donc concernée, et je lui demande solennellement de me dire la vérité sur :
  • L’Affaire Woerth-Bétencourt
  • L’Affaire Karachi
  • Le financement de sa campagne de 2007
  • Clearstream
  • EADS
  • Les porteurs de valises
  • La censure sur Twitter
  • Son avion a 175 millionsd'euros
Aaaahhh (soupir)… Je m’en veux, je suis impardonnable. Je m’étais promise de ne pas m’abaisser à ce niveau.
Mais pourquoi m’en priver puisqu’il évoque lui-même 4 "scandales de la République" sous la gauche ?
Je ne m’attarderai pas sur les 25 premières minutes de son laïus puisqu’elles ne concernent que le démontage du projet socialiste. Preuve qu’il n’a pas cherché bien loin pour construire des arguments plus solides que "On ne respecte pas les Français quand on ne dit pas la même chose selon l’auditoire à qui l’on s’adresse" ou encore "personne n’y comprend rien". 

Pardon Monsieur Sarkozy, VOUS, vous n’y avez rien compris, mais moi ça va je vous remercie. J’ai tout compris, je cautionne, je persiste et je signe.

Ensuite il affirme que "proposer un impôt dont on sait que personne ne le paiera. Ce n’est pas prendre une mesure de justice, c’est se moquer du monde" et "c’est envoyer à la jeunesse, à ceux qui ont envie d’entreprendre, un message qui est contraire à l’intérêt de la France."
Je confirme, il n’a absolument rien compris !
Premièrement, il s’agit de justice fiscale. Moi, dans mon humble quotidien de bac+8 au chômage, j’en ai strictement rien à faire de savoir combien ça va rapporter. 

Ce qui m’intéresse au contraire, c’est cette idée de justice fiscale selon laquelle tous-tes celles et ceux qui pataugent dans les millions vont raquer davantage pour réduire l’écart fiscal entre eux et les 99% de la population française.

Deuxièmement, cette histoire entrepreneuriat des jeunes qui seraient freinés dans leurs initiatives à cause d’une fiscalité trop lourde me fait doucement rigoler… Car avant qu’un jeune s’étouffe avec ses millions, de l’eau va couler sous les ponts. Et de l’eau de gauche je l’espère… Mais après tout Monsieur Sarkozy, en quoi cela inquièterait-il les jeunes puisque vous êtes le 1er à dire que cette mesure est "symbolique" ?

Nicolas Sarkozy est un menteur. 

Je cite : "Ma porte reste ouverte aux ouvriers, aux VRAIS ouvriers, aux syndicalistes aux VRAIS syndicalistes. Je ne laisserai jamais tomber la sidérurgie. Je ne confonds pas les vrais ouvriers avec quelques permanents syndicalistes qui recourent à la violence à la grossièreté à la brutalité. Les Français ont vu des images, ont entendu des propos d’une extrême violence. Les casseurs n’auront jamais le dernier mot."

Alors, en vrac, on a le florilège du complot, de la violence et de la démagogie : complots syndicalistes, casseurs, faux ouvriers, faux syndicalistes.  

Ça va faire plaisir à Édouard Martin, en colère, révolté, venu avec ses camarades métallos aux portes du QG de Nicolas Sarkozy la semaine dernière et qui n’a eu pour seule réponse que les CRS et les gaz lacrymogènes. Monsieur Martin : vous êtes un faux ouvrier, un faux syndicaliste et Nicolas Sarkozy ne vous ouvre pas sa porte.
Oui les images que nous avons vues étaient violentes. Mais elles étaient surtout tristes et affligeantes pour le président-sortant qui ne mérite qu’une seule chose : la porte justement.
Mais Nicolas Sarkozy dit aussi parfois des choses justes : "La France est un peuple libre et frondeur qui ne laissera personne décider à sa place. Les Français ne veulent pas qu’on leur vole l’élection présidentielle". 

Je confirme. Je suis frondeuse et je déteste qu’on parle à ma place et qu’on décide pour moi. 

Et surtout pas Nicolas Sarkozy. Je ne veux pas qu’on me vole l’élection présidentielle. Et surtout pas Nicolas Sarkozy qui bâtit sa campagne sur des attaques ordurières, racistes et démagos… Le tout sans programme et sous les applaudissements d’un public acquis à sa cause.
Je ne veux pas d’un président qui pense que le "le droit de vote accordé aux étrangers est un encouragement au vote communautaire et au chantage communautaire" et qui veut "les mêmes horaires pour les hommes et pour les femmes, les mêmes menus dans les cantines pour les mêmes enfants de la république, les mêmes médecins pour les femmes et pour les hommes". Et surtout "pas de burqa dans les rues", au nom d’une soi-disant égalité hommes-femmes. Cette burqa qu’il considère comme le "champ de bataille républicain".

Je ne veux pas d’un président qui réduit les étrangers vivant en France, aux musulmans d’une part, et aux pratiques extrémistes d’autre part.

Je ne veux pas d’un président qui refuse le rapprochement familial aux "mères de famille qui ne parlent pas un mot de français" et qui veut imposer la maîtrise de la langue française aux immigrant-e-s.
  • Alors que tout le monde sait qu’une langue étrangère s’apprend mieux quand on est en immersion.
  • Alors que lui-même est un piètre linguiste, et vulgaire par-dessus le marché.
  • Alors que lui-même se refuse à améliorer sa politique d’intégration pour éviter justement "l’isolement" social de celles et ceux qui arrivent dans ce qu’il appelle – en restant droit dans ses talonnettes – le "pays le plus généreux et le plus ouvert au monde".
Oui, je veux un président qui aura le courage de supprimer le mot "race" de la Constitution et qui ne prétextera pas n’importe quoi pour le maintenir dans les textes fondateurs en évoquant outrancièrement la déportation et la résistance dans la ville de Lyon. 

Raymond Aubrac, résistant lyonnais et Stéphane Hessel, corédacteur de la Constitution de 1946 ne s’y trompent pas en appelant à voter pour François Hollande.

Cette récupération politicienne de la suppression du mot "race" en l’associant au négationnisme est lamentable et indigne de la République. On a peut-être écrit le mot "race" avec le sang des déporté-é-s et des résistsant-e-s mais on l’a aussi écrit avec celui des peuples colonisés au moment où la "race blanche" revendiquait haut et fort sa supériorité jusqu’à la toute fin du processus de décolonisation.

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2 commentaires

  1. 'tain, ça fait du bien de relire tout ça, aujourd'hui 25 octobre 2012... Je regrette absolument pas d'avoir voté FH, même avec les "soi-disant" couacs...'tain, on l'a échappé belle ! Allez, je continue ma lecture du passé pour mieux apprécier mon présent et rêver mon avenir...
    A+ JBL1960

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