Il y a 70 ans à Oradour-sur-Glane

Aujourd'hui, Manuel Valls se rend à Oradour-sur-Glane.
Il y a deux mois, j'y étais invitée par le Centre de la Mémoire pour une conférence au cours de laquelle je suis intervenue. Dans l'après-midi juste avant, j'ai visité le village martyr. C'était la deuxième fois que j'y venais. La première fois, c'était il y a une douzaine d'années.
Doucement mais sûrement, les vestiges du massacre s'érodent, les aménagements pour maintenir les bâtiments debout se multiplient afin de garder une trace visible le plus longtemps possible.

C'est assez difficile de décrire l'émotion et les sensations qu'on éprouve en sillonnant ce qui reste du village. Aujourd'hui, on parle de village, mais il y a 70 ans, Oradour-sur-Glane, c'était plus que ça. Disons plutôt une petite ville. Quand on parle d'Oradour aux gens, ils s'imaginent 4 ou 5 maisons, 2 ou 3 ruelles.
Mais c'est bien plus que ça. C'est la première chose que j'ai réalisée la première fois que j'y suis allée: c'est grand. et on n'en fait pas le tour en 5 minutes.


Dire qu'il règne un silence de mort dans le village serait un pléonasme. Et pourtant, on y croise des dizaine de visiteurs. Tous marmonnent, soupirent, s'arrêtent ici ou là, baissent le regard, c'est lourd, pesant. Tout est en place, enfin ce qu'il en reste: maisons aux murs écroulés, esses du boucher, machine à coudre de la couturière, traction avant du médecin, four à pain du boulanger, enseignes du garagiste... Le temps s'est arrêté, figé. Et le Centre de la Mémoire entretient quotidiennement les vestiges, luttant contre l'usure naturelle.
Le temps s'est arrêté le 10 juin 1944 lorsque le détachement du 1er bataillon du 4ème régiment de Panzergrenadier Der Führer appartenant à la Panzerdivision Das Reich de la Waffen-SS est passé par Oradour-sur-Glane, encerclant le village et massacrant 642 personnes, hommes, femmes, enfants, personnes âgées.


http://www.lefigaro.fr/assets/infographie/print/1fixe/201336_france_oradour_das_reich.png

On pourrait penser que la commémoration de ce massacre fait l'unanimité parmi les habitants du coin ou les descendants des victimes. Mais en discutant avec la responsable du Centre de la Mémoire, j'ai appris que parmi les soldats "allemands" de la division, il y avait aussi des "malgré-nous", ces soldats alsaciens et mosellans enrôlés "malgré-eux" dans l'armée allemande.
En 1953, le procès de Bordeaux s'ouvre et il a pour mission de désigner les responsables et les coupables du massacre.Le verdict tombe le 12 février 1953.
Parmi les accusés allemands:
  • le sergent Lenz est condamné à mort, 
  • un accusé qui a pu prouver son absence lors du massacre est acquitté
  • les autres sont condamnés à des peines variant de 10 à 12 ans de travaux forcés
  • les Alsaciens "malgré-nous" écopent de 5 à 12 ans de travaux forcés ou de 5 à 8 ans de prison
  • le seul Alsacien engagé volontaire dans la Waffen-SS est condamné à mort pour trahison.
Le procès est fini, les coupables sont punis. Et pourtant. Le verdict ne fait pas l'unanimité. Il déclenche de vives protestations en Alsace : les cloches sonnent le tocsin et l'association des maires du Haut-Rhin fait placarder le texte suivant dans toutes les communes du département : 
"Nous n'acceptons pas. Toute l'Alsace se déclare solidaire avec ses 13 enfants condamnés à tort à Bordeaux et avec les 130 000 incorporés de force. […] Elle restera avec eux dans la peine. L'Alsace française s'élève avec véhémence contre l'incompréhension dont ses fils sont les malheureuses victimes". 
Pendant les mois qui suivent, des députés, des ministres et même le Président du Conseil René Mayer s'écharpent autour d'une proposition de loi  visant à accorder l'amnistie pleine et entière à tous les enrôlés de force. Cette mobilisation déclenche un mouvement d'indignation générale dans le Limousin.
Anciens résistants et élus locaux rendent leurs Légion d'honneur et leurs Croix de guerre décernées à la commune ainsi que la plaque en bronze donnée au nom de la République par le général de Gaulle. L'Association nationale des Familles des Martyrs (ANFM) refuse le transfert des cendres des martyrs dans la crypte construite par l'État, elle interdit à tout représentant de l'État d'être présent aux cérémonies commémoratives. Enfin, une plaque apposée à l'entrée des ruines du village martyr mentionne le nom de tous les députés qui ont voté l'amnistie. Elle ne sera retirée que lors des élections présidentielles de 1965. Une autre plaque reprend le nom de tous les condamnés allemands et alsaciens. 

Petit à petit, la lutte des mémoires s'épuise. Mais elle reste encore très vive aujourd'hui. Voilà ce dont je me suis rendu compte en discutant avec la responsable du Centre de la Mémoire.

En septembre dernier, François Hollande et son homologue allemand Joachim Gauck se recueillaient ensemble à Oradour-sur-Glane, loin des polémiques mémorielles qui opposent encore aujourd'hui Alsaciens et Limousins.



A lire aussi chez Matfanus: Le massacre de Maillé.

36 commentaires

  1. Le DEVOIR de MEMMOIRE pour que : " Plus jamais ça ! "...... Comme on dit ......
    Je n'y crois pas .... La mémoire ne protège de rien et les massacres du passé ne nous ont collectivement rien enseignés pour que " plus jamais ça ! "....... Et peut être l'histoire au fond n'est elle qu'un roman collectif auquel on est sommé de croire parce que ce roman collectif représente le monde où nous vivons , nous les humains et que nous nous obstinons à prendre ce roman pour la réalité ..... Parce qu'il faut bien qu'il y ait un horizon merveilleux vers lequel marcher tous ensemble ..... Un horizon de progrès vers le bonheur ...... Oui ! ... On y va ! ..... Vers le bonheur ! ....... Au pas cadencé des défilés militaires .....
    Tous en marche vers LA PAIX ! ......

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  2. Tu commences par nous décrire l’atmosphère pesant qui règne sur le village martyr. je ne suis jamais allé à Oradour mais j'imagine bien. Il y a peu, je me suis arrêté sur le charnier de Signes (tout près du circuit du Castellet). On y retrouve cette pesanteur. Il faut marcher un bon quart d'heure dans la colline boisée et petit à petit la nature se fait silencieuse et pesante comme si elle avait gardé la mémoire de ce massacre. Une vingtaine de jeunes a été massacrée après le cessez-le feu de l'armistice. Même pas un insecte ou une feuille qui bouge.
    Impressionnant.

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    1. Impressionnant, émouvant et en même temps, même quand on l'a sous les yeux, c'est difficile à imaginer.

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  3. Vous décrivez bien ce qui saisit le visiteur lorsqu'il remonte la rue principale d'Oradour, expérience que j'ai faite il y a une douzaine ou une quinzaine d'années. Cela dit, "petite ville" me semble un peu excessif pour désigner Oradour. Il est vrai qu'entre "gros village" et "petite ville", la frontière est assez poreuse…

    Peut-être que ce qui donne, à des yeux contemporains, l'impression de "ville", c'est la quantité de commerce. Mais, entre le début du XXe siècle et la fin des années soixante (très en gros), il en allait de même dans la plupart des villages de France.

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    1. Oui c'est vrai. J'avoue que je ne trouvais pas les mots pour décrire la taille du village. Parce quand dans l'imaginaire des gens aujourd'hui, un village, c'est encore plus petit qu'Oradour. Ce n'est pas une petite ville non plus, mais c'est plus grand qu'on ne l'imagine.

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  4. En cette période de commémoration des deux guerres mondiales j'ai beaucoup entendu dans les média cette question style "question du bac" posée aux auditeurs par quelque docte journaliste : Pour quelle cause seriez-vous prêt à mourir ? ......
    Mais la vraie question n'est pas celle là ..... La vraie question est : Pour quelle cause seriez-vous prêt à tuer ? ...... Mais , bizarrement je n'ai entendu cette question nulle part ......

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  5. J'y suis allée il y a cinq ans, avec deux jeunes adolescents, sans les prévenir de ce qu'ils allaient voir. La poussette démantibulée, dans l'église, les a beaucoup émus.
    Dans le nouveau bourg d'Oradour, il s'est passé quelque chose d'étrange. Alors que nous passions devant un magasin de souvenirs (Ah, les assiettes "bonjour d'Oradour-sur-Glane" ! ), une femme d'une soixantaine d'année, grande et sèche, aux longs cheveux gris, portant une blouse de nylon à fleurs et des sabots de caoutchouc, nous a interpellés et morigénés : "Qu'est-ce que vous venez faire ici ? Vous êtes contents de ce que vous avez vu ? Depuis ce temps, touristes sans gêne, que vous souillez la mémoire de ces malheureux... Vous savez combien d'argent on dépense en désherbant, pour que vous ayez l'impression d'arriver le lendemain de l'incendie ? Vous savez combien ça coûte, et combien ça rapporte, et à qui ça rapporte, leur saleté de mémorial ? Allez, retournez-y, ou allez-y, marcher dans les rues où des enfants jouaient, plus personne n'a la vraie mémoire de ces morts. Ne loupez pas la photo de la traction et de la machine à coudre."

    Une heure avant, j'avais pris une photo de la traction (en noir et blanc contrasté, of course) et des machines à coudre. J'ai eu honte.

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    1. Pourquoi avoir honte? Moi je n'ai eu aucune honte de prendre ces quelques photos. Et je n'ai eu aucune honte de les montrer à des proches qui n'y sont jamais allés.
      Que l'entretien du Mémorial coûte cher, c'est sans doute vrai. Que les touristes souillent les lieux, j'ai peine à y croire.
      "Saleté de mémorial"? Je ne vis pas à Oradour, je ne sais pas quel est l'impact de ce lieu sur les habitants, mais je ne regrette ni d'y être allée, ni d'avoir pris des photos.

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    2. Je reste persuadé qu'il n'y a pas de honte à avoir. Dans ce domaine-là, la seule chose que je m'interdis, c'est dans un lieu de culte pendant un office (quel qu'il soit), étant complètement libre dans ce domaine.
      Parmi les lieux qui m'ont laissé des traces dans l'imaginaire, il y a des photos prises juste après le passage des nazis sur le plateau du Vercors et ces mêmes lieux que j'ai traversé il y a quelques années avec un arrêt au mémorial de la Résistance à Vassieux.
      Cette dame avait peut-être quelque compte à régler avec son voisinage et c'est vrai aussi qu'il ne doit pas être simple de vivre dans un tel lieu.

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  6. Je sais, c'est horrible mais je ne suis pas tellement "commémoration"

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    1. Non ce n'est pas horrible. Chacun vit les choses comme il l'entend.

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  7. Il y avait dans ma famille un résistant qui parlait de SA GUERRE avec ses amis résistants dans les réunions de famille ..... Moi j'étais enfant et j'écoutais ça , religieusement ...... Mais un jour , des années après , j'étais grande .... un des "papis", membre de cette bande de résistants a vendu la mèche et dit qu'en fait de résistance ils n'étaient qu'une bande d'adolescents idiots qui jouaient à la guerre et à la résistance parce qu'autour d'eux c'était la guerre partout .... et que leur jeu aurait pu mal tourner pour eux mais bon , rien ne leur était arrivé et leur parties de cache-cache avec les nazi n'avaient eu aucune conséquences ...... Bon , je ne fais pas partie de ces gens qui ont eu dans leur famille de glorieux héros de la guerre ...... Mais depuis ce jour où j'ai appris la vérité minable de ces pauvres héros de pacotille , et bien moi ! le devoir de mémoire ça me fait un peu rigoler en douce .......

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  8. Quatre-cents clochards meurent de froid chaque année, en ce moment. Au PS, on a les morts qui attristent, généralement loin dans le temps ou l'espace, et ceux dont on se contrefiche, quand on en est directement responsable, par exemple.
    jard

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    1. Quel rapport avec le présent billet? Je n'ai jamais milité pour la hiérarchie du malheur.

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  9. Pourquoi pas quatre mille, ou, allez, quarante mille, tant qu'on y est ?

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  10. ... et en QUOI le PS est-il responsable des 400 SDF morts ? J'ai vérifié le nombre : 437 SDF sont morts en 2012, 91% d'hommes, Les premières causes de décès sont violentes: accidents de la circulation, brûlures, agressions, noyades, suicides… Suivies par les cancers (poumons, bouche, ORL), puis les maladies cardio-vasculaires et respiratoires, La forte consommation d’alcool et de tabac est souvent un facteur ayant aggravé leur état de santé. Une issue fatale qui survient après un parcours chaotique de longue durée, puisqu’en moyenne ces personnes avaient passé 13 ans dans la rue. http://www.20minutes.fr/societe/1233679-20131008-sdf-ce-nest-froid-tue-cest-rue

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    1. Ce que veut dire Jard, c'est que parce que le PS est aux manettes, c'est forcément de sa faute si 437 SDF sont morts depuis 2012.
      Aucun rapport avec Oradour, c'est clair.

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  11. Par contre, qu'un premier ministre représente la France à des cérémonies organisées pour commémorer son histoire, je ne vois pas ce qu'il y a d'inhabituel, d'anormal ou de choquant à cela.

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  12. Je suis allée à Oradour aussi.
    Au moment ou je lisais les noms des victimes sur le mur qui leur est dédié, j'ai entendu parler allemand derrière moi et j'ai ressenti une violent émotion. Je n'en suis pas fière mais j'ai su ce jour-là ce qu'est une pulsion de meurtre. C'était la première fois et j'espère la dernière, de ma vie.

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  13. Je suis allée à Oradour aussi.
    Au moment ou je lisais les noms des victimes sur le mur qui leur est dédié, j'ai entendu parler allemand derrière moi et j'ai ressenti une violent émotion. Je n'en suis pas fière mais j'ai su ce jour-là ce qu'est une pulsion de meurtre. C'était la première fois et j'espère la dernière, de ma vie.

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    1. J'imagine bien en effet... J'ai vécu la même sensation quand je suis allée visiter Auschwitz.

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  14. C'est bizarre : mais quand je lis ces histoires de massacres dans des Eglises fermées et brûlées, en plus de trouver cela horrible, ce qui m'effraie le plus c'est de me dire que ça existe encore de nos jours de part le monde...
    "L'homme est un loup pour l'homme"
    Mais en même temps, il y a tellement aussi de bonnes choses.
    Que de contradictions...

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  15. Au sujet des engagés de force, cette question est très complexe. A Oradour, les hommes n'ont pas été tout simplement abattus dans des granges ... ils ont été mitraillés aux jambes et tandis qu'ils agonisaient, les SS ont mis le feu ...
    Les engagés de force qui ont fait ça ... de sang froid ... et ça serait ça ou y passer eux-mêmes ? Je ne peux y croire, ayant dans mon entourage, une vieille dame qui, arrêtée à 17 ans, passée entre les mains de la Gestapo, transférée aux Baumettes puis à Ravensbrück, a libéré une "colonne" de femmes, lors de la marche forcée d'évacuation du camp, en faisant faire aux femmes un pas de côté et courir le plus vite possible dans la forêt.
    Dans le Limousin, faire un pas de côté a été mille fois possible pour les engagés de force.
    Mon grand oncle, ancien marin mutin sur le Strasbourg, navire amiral, a participé aux opérations du 27 novembre 1942 dans la rade de Toulon et faute de pouvoir faire fuir les navires puisque la rade avait été minée, a participé à l'échec du sabordage de la flotte tel que Pétain et l'amiral Delaborde l'avaient conçu : faire couler les navire droit pour qu'Hitler puisse les renflouer : les mutins ont coulé les navires en leur faisant prendre la gîte = couchés sur le côté rendant le renflouage quasi impossible; et ils ont foutu le feu à toutes les tourelles qui restaient hors de l'eau.
    Mon grand oncle a réussi à fuir Toulon et à rejoindre un maquis en Cévennes constitué essentiellement d'antifascistes allemands et de républicains espagnols.
    Cela signifie que c'est plus compliqué que ça pour les alsaciens et lorrains enrôlés de force ... car malgré l'enrôlement, malgré le fait par ex. pour mon grand oncle qu'il était militaire dans la Marine française, sous le commandement d'un Amiral dévoué à un gouvernement collaborationniste ... il y a eu d'un côté, ceux qui ont choisi d'obéir à des ordres illégaux au sens de nos principes démocratiques et républicains, et ceux qui ont résisté.
    C'est vrai, mon grand oncle est mort. Il a été capturé. Blessé par une rafale de mitraillette à l'épaule, il n'a pas entendu siffler le repli. Anton, un allemand, Anton ... qui combattait avec lui, a essayé en vain de l'atteindre pour le ramener.
    Mon oncle dont une épaule était brisée, a été menotté mains au dos et pendu par les mains à la ridelle d'un camion et a fait ainsi en se balançant 100 km sur une route de montagne.
    Il a été torturé pendant un mois, puis fusillé.
    Il n'avait pas encore 25 ans.
    Quand j'étais enfant, je demandais qui c'était le [très beau] marin dont la photo était sur la TV de mes grands-parents.
    Ma grand-mère répondait : "Tais-toi ! Tu vas faire de la peine à Papinou".

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    1. C'est vrai que des "engagés de force" auraient pu aussi se rebeller et rejoindre le maquis, ce qu'ont fait des soldats antifascistes de la Whermacht...Maintenant, pas facile de dire ce qu'on aurait fait à leur place...Comme pas facile de dire, avec notre vision actuelle, si on aurait été "résistant" ou pas...C'est comme aujourd'hui, est-ce qu'on est "résistant" ou pas par rapport à tout ce qui se passe ?

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    2. Merci Apolline pour ton commentaire instructif et émouvant... mais c'est vrai qu'aujourd'hui, il est impossible de dire ce que nous aurions fait, nous, Français-es lambda.

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    3. En fait c'est impossible et absurde la question "qu'aurions nous fait?" parce qu'elle est anachronique puisque nous connaissons la fin de l'histoire , nous connaissons quel camps est celui des méchants et quel camps est celui des bons ..... Mais cependant je pense que nous aurions fait comme la plupart des gens , nous aurions fait profil bas pour simplement survivre ...... Bon , on verra bien à la prochaine guerre , ce qu'il en sera ..... Mais je parie sur cela : La majorité des gens ferons profil bas pour survivre ......

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  16. J'y suis allé aussi...Il y a bien longtemps...Le centre de la mémoire n'existait pas à l'époque...Impression terrible bien sûr quand on se retrouve face à ces vestiges de la barbarie...On ne comprend pas...On a les tripes qui se nouent...On se dit "plus jamais ça..."
    Mais un centre de la mémoire pour quoi faire ? Juste une utilité touristique pour ramener des liquidités dans l'économie locale ? J'arrive à comprendre les réactions des habitants du nouveau village d'Oradour...Je pense que la majorité de ces habitants ont de près ou de loin quelque uns de leurs proches qui ont été massacrés le 10 juin 1944...
    Et je pense aussi que parmi la cohorte de touristes en shorts qui envahissent le site en croyant se trouver dans un zoo, photographiant à tout va la poussette et le traction, certains votent pour le Fhaine, sans aucun état d'âme...
    Alors, elle est où la mémoire quand on voit la déliquescence de la réflexion collective de notre société qui nous amène à grands pas vers un système qui reproduira plus de cent "Oradours"...?

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    1. Le centre de la mémoire n'est ni plus ni moins qu'un centre d'exposition comme celui de Caen. Que des gens qui votent FN aillent dans ce genre de lieux est évident. Mais à moins d'organiser une expo qui aurait pour thème "l'extrême-droite d'hier à aujourd'hui", et encore, je ne sais pas si ça leur ouvrirait les yeux...
      Je peux comprendre les réactions des gens du village, mais je défends mordicus la nécessité de ce lieu malgré tout.

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    2. Oui , je suis d'accord avec toi .... Mais il faut aussi défendre la nécessité de se poser des questions au sujet du sens des commémorations ...... Ce que j'entend toujours comme un horrible bruit de fond derrière tous les beaux discours sur l'héroïsme c'est ceci : "Ils sont morts en héros ! .... Alors , lorsque votre tour viendra soyez dignes d'eux et sachez vous aussi mourir en héros ! "......... Je n'entend pas du tout : "Plus jamais ça ! "....... J'entend : "ça va être votre tour ! Alors mourez en héros vous aussi ! ".........

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  17. Et dire que dans d'autres endroits du monde, les mêmes barbaries existent encore!!!!!
    Effectivement, il ne faut pas ausculter cela, les commémorations sont utiles, pour ne pas oublier!!!!!!

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    1. Ausculter ou occulter? ;-)

      Blague à part, nous sommes évidemment d'accord.

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    2. Oupsss!!! Occulter bien sûr!!

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