Si tu as l'habitude d'atterrir ici, tu sais déjà que je suis élue de l'opposition à Yerres, la sympathique bourgade de Nicolas Dupont-Aigann, "maire le mieux élu de France".
Pas simple donc, tu l'auras compris.
Suite au dernier billet que j'ai consacré au leader de "Debout la France", plusieurs commentaires ont fait mouche dans ma petite tête de mouche.
Il y a d'abord eu celui de Falconhill qui me disait, en gros, que l'attaque permanente contre Nicolas Dupont-Aignan pouvait s'avérer contre-productive si elle n'était pas accompagnée de propositions constructives. Et je suis assez d'accord. C'est pourquoi je l'ai invité à faire un tour sur Vox de Gauche, le site de l'opposition socialiste de Yerres, sur lequel je me tiens un peu mieux et où nous essayons, avec mes camarades et mon collègue élu lui aussi, d'être plus constructifs. D'après les retours que nous en avons, ça plaît.
Il y a ensuite eu plusieurs commentaires d'un "anonyme", à qui j'ai demandé de prendre un pseudo, en vain, qui a dit ça:
"Et pourquoi ne pas parlez de ce qu'il a fait de bien à Yerres ?"
Ce à quoi j'ai répondu: "L'obtention d'une 3ème fleur, l'exposition Caillebotte et un joli centre-ville?", tout en ajoutant que le billet en question ne portait pas sur la politique locale à Yerres mais sur les postures de Nicolas Dupont-Aignan.
Bref.
Je te mentirais si je te disais qu'être élue de l'opposition à Nicolas Dupont-Aignan était une sinécure. Nous ne sommes que deux élus de gauche et la réception de nos prises de position est proportionnelle à notre représentativité.
Néanmoins, lorsque les soutiens de Nicolas Dupont-Aignan nous opposent les scores des dernières municipales comme seul argument, ça me fait doucement rigoler. Autrement dit: "vous critiquez la politique locale du Maire mais regardez comme il a bien été élu".
Et donc? Devrions-nous nous taire au seul motif que nous sommes hyper minoritaires dans les urnes?
"Le maire le mieux élu de France" avec un taux d'abstention aussi élevé qu'à échelle nationale, ça aussi, ça me fait doucement rigoler aussi.
Enfin, ce n'est pas parce que nous ne sommes que deux élus de gauche que nous devons avaler toutes les couleuvres qu'on nous sert en Conseil Municipal. Comme en témoigne notre dernière discussion sur la préférence nationale affichée dans un dispositif municipal destiné aux jeunes.
Par conséquent, quand on a un maire, également député, mais aussi président de parti, et qui plus est, omniprésent dans les médias, je ne vois pas pourquoi on s'interdirait de critiquer (ici ou ailleurs) ses postures, même si elles n'ont rien avoir avec sa politique locale.
Enfin, quand on est élue de l'opposition et qu'on s'oppose aux choix budgétaires du maire, à ses priorités locales, aux secteurs qu'il sacrifie, il est difficilement supportable de l'entendre prendre Yerres en exemple quand il est interviewé sur des sujets tels que la fiscalité, la justice sociale, les quotients familiaux ou la délinquance.