Entrez ici Germaine, Geneviève, Jean et Pierre... Bienvenue au Panthéon.

Panthéon Geneviève de Gaulle Pierre Brossolette Germaine Tillion Jean Zay
J'apprends à l'instant que François Hollande a décidé de faire entrer au Panthéon Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette et Jean Zay.
Chapeau Monsieur le Président, j'approuve.
4 entrées, 2 hommes, 2 femmes, bien joué.
Je ne pouvais pas rester indifférente à cette initiative car, pour des raisons personnelles, j'y suis particulièrement sensible.

Tout d'abord, Pierre Brossolette.
Quand j'étais en 3ème, j'ai participé au Concours National de la Résistance et de la Déportation. Le thème de cette année-là était de choisir une figure de la Résistance et d'en retracer le parcours et l'action pendant la Seconde Guerre mondiale. Plusieurs noms nous avaient été proposés histoire de nous orienter dans notre travail. Mais tous étaient alors des arbres cachant la forêt. Pierre Brossolette ne figurait pas dans la liste. Je ne sais plus très bien comment m'est venue l'idée de bosser sur lui. Inutile de te dire que je ne me suis pas servie d'Internet à cette époque. Me voilà donc partie à la Bibliothèque du Centre Beaubourg à Paris, à l'époque où elle était encore tapissée d'une moquette verte kaki et où un immense portrait en métal de Georges Pompidou trônait en haut des escalators. J'ai fait tourner la photocopieuse de la BPI et je suis rentrée chez moi chargée comme une mule. J'ai bossé un mois ou deux et quelques semaines plus tard, je remportais le Premier Prix du Département dans la catégorie "travail individuel". Mes premiers pas en Histoire. Je quittais la Préfecture de l'Essonne, à nouveau chargée comme une mule, avec des bouquins plein les bras et un aller-retour au Mont Mouchet avec d'autres lauréats.
Merci Pierre Brossolette.

Germaine Tillion ensuite.
Quand j'ai commencé mes études supérieures en Histoire, le premier bouquin que j'ai lu sur la déportation était celui de Germaine Tillion, Ravensbrück. Révélation. J'ai immédiatement enchaîné sur Si c'est un homme de Primo Levi, puis La mort est mon métier de Robert Merle. Une espèce de boulimie morbide s'est emparée de moi et j'ai enchaîné livres et films sur le sujet. Germaine Tillion ne m'a plus quittée depuis puisque j'ai été amenée à lire et relire encore son bouquin en Licence, en Maîtrise et en DEA. J'ai remis ça en Doctorat car Germaine Tillion est également l'auteure de plusieurs travaux sur l'Algérie, que j'aborde dans ma thèse.
Merci Germaine Tillion.

Puis Geneviève de Gaulle-Anthonioz.
Toujours à la fac, j'ai bossé en Maîtrise sur les Etudiantes à Paris pendant la Deuxième Guerre mondiale. 237 pages dans lesquelles j'abordais la vie quotidienne, les études, la Résistance et la Collaboration. C'est quand j'ai consulté le fonds d'archives du réseau Défense de la France aux Archives Nationales que j'ai croisé le nom de plusieurs femmes qui étaient alors étudiantes à Paris pendant l'Occupation et qui appartenaient au mouvement Défense de la France: Jacqueline Fleury, Jacqueline Pardon, Hélène Viannay... et Geneviève de Gaulle-Anthonioz.
Après avoir trouvé leurs coordonnées, je les ai toutes contactées pour recueillir leurs témoignages. Toutes sauf une : Geneviève de Gaulle-Anthonioz. Elle était en fin de vie, elle allait mourir quelques mois après ma soutenance. Pour bien des raisons, elle a tout à fait sa place au Panthéon.
Merci Geneviève de Gaulle-Anthonioz.

Jean Zay enfin.
J'ai toujours su qui était Jean Zay. Pour la simple et bonne raison que mon école élémentaire dans le petit village où j'ai grandi (Mardié, dans le Loiret) était une école Jean Zay. Mon grand-père qui était alors adjoint au maire du village avait pris l'habitude de ma raconter la guerre et je me souviens d'un après-midi où il m'a dit qui était Jean Zay et "pourquoi c'était un grand homme". La bouche pleine de mon goûter favori "pain-beurre-chocolat", il m'a parlé de Jean Zay et je me souviens lui avoir demandé "Et toi? Tu faisais quoi pendant la guerre?"
En tous cas, merci Jean Zay pour ces belles années dans cette école.

Et bienvenue à tous les 4 au Panthéon.

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18 commentaires

  1. Et vous n'êtes pas allée au lycée "de filles", à Orléans, qui s'appelait aussi Jean-Zay (j'y ai d'ailleurs passé mon bac, en 1975…) ?

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    1. Dites-donc, je vous signale que les "lycées de filles" n'existaient plus quand j'étais en âge d'aller hein... Mais j'imagine que le fronton le mentionne toujours, d'où vos guillemets.
      Et bien non.
      J'ai quitté le Loiret en CM1, en 1987.

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    2. Ce n'était déjà plus un lycée de filles en 1972. Mais ce qui était amusant, alors, c'est que les Orléanais "de souche" continuaient à suivre les habitudes anciennes. Si bien que Pothier devait compter environ 80 % de garçons et Jean-Zay 80 % de filles. Je suppose que cela a dû s'estomper au fil des décennies. Aujourd'hui, les proportions doivent être les mêmes dans les deux lycées : 50 % de Français, 50 % d'Africains.

      (Smiley, comme on disait dans le temps…)

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    3. Vous devez faire allusion au commentaire de Didier Goux qui met le dawa en le publiant n'importe où!

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    4. Ah.
      Peut-être parce que 2 fois valent mieux qu'une ?

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  2. Didier Goux au dessous de tout soupçon ?/ J'en aurais lu des conneries, ce week end !

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  3. Tiens, c'est marrant, j’étais à l’école primaire de Saint Jean De Braye, dont je ne me rappelle plus le nom, en revanche, je me souviens bien des "déplacements" qu'on faisait à Mardié avec mon club de foot, on leur mettait la patée à chaque fois :)

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    1. tu es revenu ?!?!
      Tu m'en vois ravie !

      On est tous du Loiret ici ou quoi ?

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  4. Saint-Jean-de-Braye : la première fille dont j'ai vaguement tripoter la chatte (Nadine) habitait là. Normalement, ç'aurait dû être ma "dépuceleuse", une nuit de 1975 que nous passâmes ensemble, mais j'ai vraiment été en dessous tout. Du coup, j'ai dû attendre un an et demi de plus…et une autre Nadine.

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  5. Bonjour !

    Si un ou une féministe peut expliquer la logique derriere la derniere sortie du CSA ? Merci

    Voir "Des quotas de femmes à la TV ?

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