Auteuil, Neuilly, Passy, tel est notre ghetto


Il est des quartiers qu'on a coutume de montrer du doigt comme étant des zones où la République n'a plus droit de cité, voire carrément des fantasmagoriques No Go Zones à la sauce Fox News. Banlieues, quartiers populaires, où le chômage explose et où les les jeunes traînent la savate en bas des immeubles... 

Et pourtant, il est un quartier où la République recule doucement mais sûrement, un quartier qui vit en vase clos, dans un entre soi feutré et clinquant à la fois, au rythme du claquement des mocassins à glands sur le pavé : ce bon vieux 16ème arrondissement de Paris.

Il est des quartiers, comme le 16ème arrondissement, où on s'assied confortablement sur la Loi SRU qui exige 25% de logements sociaux, et qui vise non seulement à répondre au manque de logements dans la Région mais également à favoriser la mixité sociale.
"Diantre ! La mixité sociale ! Marie-Thé, quelle horreur ! On ne va quand même se mélanger avec les gueux et les barbares !"
Telle est, en substance, la réaction que certains habitants du 16e ont eue pendant la réunion publique de lundi soir au cours de laquelle a été abordée la question de la construction d'un foyer d'urgence près du Bois de Boulogne, pouvant accueillir (seulement) 200 personnes.

Donc oui. Il est des quartiers où la République recule.

Ou plutôt, il existe des quartiers où la République est chassée à coups de sacs à main en croco et où les hooligans ne se cachent pas derrière un keffieh ou une cagoule mais derrière un Carré Hermès.

Il existe bel et bien une racaille des beaux quartiers qui brandit les valeurs de la République quand ça l'arrange, et qui a fait de la solidarité une variable d'ajustement.
 "Solidaires oui, mais entre nous ou loin de chez nous."
Par ailleurs, je me pose une question : ne sont-ce pas les mêmes qui vociféraient contre l'accueil des réfugiés, soi disant mieux traités que "nos SDF" ?


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16 commentaires

  1. Vous en arrivez à vous caricaturer vous-même, ce qui n'est pas un mince tour de force ! On a peine à imaginer que vous puissiez écrire de semblables énormités sans pouffer toute seule devant votre clavier de la bonne blague que vous êtes en train de nous faire.

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    1. Je pleure de rire et j'ai même du mal à m'en remettre.
      Par contre, qu'est-ce qui est le plus caricatural ? Les No go zones, les mocassins à glands ou les banlieues ?

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    2. Finalement, ce qui est profondément comique, c'est que vous semblez bien considérer l'installation d'immigrés (légaux ou non) comme une punition pour les habitants des quartiers concernés ; punition qui, naturellement, vous réjouit lorsqu'il s'agit d'un quartier "riche". En cela vous avez raison : le voisinage de ces populations est en effet une punition, qu'en général vous et vos semblables infligez aux pauvres sans leur demander si cela leur convient (normal, puisque vous savez fort bien que cela ne leur convient nullement). Évidemment, avec les riches c'est plus difficile : ces gens-là ont parfois de l'influence et des amis bien placés… y compris dans les cercles gouvernementaux de gauche, lesquels y habitent également.

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    3. mettons les dans le grand ouest
      tiens au hasard
      au Plessis Hebert

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    4. Didier : à quel moment je semble "considérer l'installation d'immigrés (légaux ou non) comme une punition pour les habitants des quartiers concernés" ?

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    5. C'est palpable, vu la jubilation que l'on entend chez vous, à l'idée que les "bourges-du-XVIe" (syntagme figé) pourraient se retrouver avec un centre d'hébergement sous leurs fenêtres.

      Du reste, si l'afflux d'étrangers étaient une bénédiction et un enrichissement (discours officiel de gauche), vous ne demanderiez pas à ce que les arrondissements de droite en "bénéficient" : soyons logiques.

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    6. Il ne vous aura pas échappé non plus que je me moque de bon cœur de ces "bourges-du-XVIe" qui nourrissent toutes sortes de fantasmes débiles en comparant un centre de 200 places avec la "jungle" de Calais !
      Quant à la bénédiction et l'enrichissement portés par les discours de gauche, là c'est vous qui êtes dans la caricature.

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    7. Et elle a commencé comment, à votre avis, la "jungle" de Calais ?

      De toute façon, on discute un peu dans le vide, dans la mesure où il est très vraisemblable que ce centre ne pourra pas ouvrir. En tout cas, pas à l'endroit où Hidalgo veut le mettre.

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    8. Dans un intéressant article, Le monde indique que:

      "Il existe pourtant 80 structures de ce type, réparties dans presque tous les arrondissements de Paris (les 2e, 6e et 16e n’en comptent aucun), totalisant 9 250 places, sans même que les riverains s’en aperçoivent."

      C'est là:

      http://www.lemonde.fr/societe/article/2016/03/18/dans-le-chic-8e-arrondissement-de-paris-un-discret-centre-pour-sans-abri_4885713_3224.html

      Dès qu'on cesse de fonctionner dans le préjugé, on trouve des solutions aux problèmes.

      Hein, Didi?

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  2. Même émasculés, c'est à dire sans glands, j'ai horreur des mocassins

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  3. NIMBY, "Not In My BackYard", on est dans l'exemple type.

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  4. Stéphanie .......................17 mars 2016 à 12:59

    Personnellement je me moque bien de tous ces vieux fossiles marteaux d'aristos moisis du 16°........

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  5. J'aime bien ce blog, impertinent et ciselé par l'humour (découvert par je ne sais quel détour du net). Je ne suis pas de gauche mais je fais en sorte d'y remédier par la lecture de blogs intelligents et décontractés.

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