Jacqueline Sauvage, enfin libre! Merci pour elle. Merci pour elles.
- 29.12.16
- Par Elodie Jauneau
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Je suis ravie que Jacqueline Sauvage soit libre, auprès des siens, auprès de ses filles.
L'affect et l'émotion me font dire que François Hollande a pris une sage décision, empreinte de compassion et d'humanité. Oui.
Merci Monsieur le Président.
Oui,
il a eu raison de gracier cette femme. D'abord partiellement, ne
l'oublions pas. Puis totalement. Il a eu raison de lui rendre sa liberté
(si tant est qu'elle puisse un jour se libérer totalement de l'enfer
qu'elle a vécu).
Mais gracier n'est pas blanchir. Gracier n'est pas pardonner. Gracier n'efface pas la condamnation.
Car oui, Jacqueline Sauvage a tué son mari. C'est un fait. Et elle a été condamnée pour ça.
Et...
On ne peut nier ni balayer d'un revers de main ses multiples
condamnations par des jurys d'assises ni les multiples refus de
libération qui lui ont été opposés.
À
plusieurs reprises, Jacqueline Sauvage a été déclarée coupable de
meurtre (et non pas d'assassinat comme on peut le lire ici ou là).
À plusieurs reprises, de nombreuses incohérences ont été relevées dans le récit de son calvaire.
Jacqueline
Sauvage a tué son mari. Un mari violent, tortionnaire, pervers, qui a
fait vivre à sa femme et ses filles un enfer pendant plusieurs
dizaines d'années.
Alors, oui, on peut s'exclamer "Bien fait pour sa gueule à ce gros connard". Oui, on peut.
Mais on peut aussi regretter que cette femme et ses filles aient subi pendant 47 ans les violences de cet homme sans avoir pu se sauver de cet enfer, sans que personne n'ait rien vu ni entendu, sans qu'aucune aide ne leur ait été apportée pendant toutes ces années.
On
peut s'interroger sur cette société du chacun pour soi dans laquelle
nous vivons. Celle qui fait que nous nous croisons les uns les autres
dans l'indifférence générale sans nous soucier les uns des autres.
On
peut s'interroger sur cet acte de grâce présidentielle, ce fait du
Prince, qui permet à un Président de la République d'effacer en quelques
minutes de multiples condamnations et refus de libération émanant d'une justice indépendant et souveraine.
On peut s'interroger sur le pourquoi du comment on en arrive là.
Saluer
cette grâce présidentielle et remercier François Hollande ne suffiront
pas à faire avancer notre société pour que, plus jamais, nous n'ayons de
"cas Jacqueline Sauvage" à défendre, par-delà le cadre légal et
judiciaire.
Mais merci Monsieur le Président.
Merci pour elle. Merci pour elles.